TRAVERSéE FLUX 
ORAGE 
ATTERRISSAGE 
CARAPACE
" ... un agréable voyage et beaucoup de plaisirs ! ", c'est ce qu'ils disent, les gens de la compagnie. Moi. Je n'entends que le silence. Le ronronnement et le tremblement du bus. Les zips et les mains qui s'agitent dans les sacs. 
Personne ne se regarde.
Le bus, il permet ça. Il contorsionne les gens. Il les avale, calmement. Puis, ils deviennent comme des poupées qui ne bougent plus. Il subissent le bus, les mouvements du bus. 
Certains ont la tête vide. Juste un moment de vide absolu, où rien n'est retenu. Le paysage passe. D'autres ont la tête pleine. Ils envisage leur journée. Ce à quoi il tiennent. Le paysage. La brume. Tout va trop vite. Ils n'arrivent pas à s'accrocher. Il n'y a pas de prise. Juste de la brume, épaisse, presque solide. Pour un instant. Si tôt apparue, si tôt disparue. Ils s' y essaient.
C'est le bus qui fait ça.